J’ai eu le plaisir d’aller passer une soirée il y a 15 jours au New Morning pour voir Fred Chapelier qui venait promouvoir la sortie de son dernier opus Electric Fingers.
Comme j’ai horreur de sortir en concert seul, j’ai convié mon confrère et néanmoins ami Sémi de Muzicosphère, Gasagogo (allez chez lui gagner du matos et partagez les concours, ne soyez pas égoïstes !!) et Guitar Fail.
Après l’attente syndicale de 30 minutes, le groupe Awek a investi la scène pour un set d’une bonne demie heure. La musique oscillait entre blues chicago, jump et rock old school. Un bon moment. La guitare,l’harmonica , la basse et la batterie étaient entre les mains (et la bouche) de très bons musiciens toulousains (personne n’est parfait … ils ne se sont pas privés de chambrer les parisiens quand ils étaient sur scène).
Une fois la scène mise en place pour le Fred Chapelier band, nous n’avons pas eu à attendre très longtemps pour que la note bleue ne nous rattrape. Dès les premières mesures, on ne peut que constater que l’on a changé de catégorie. Ça envoie le bois, pour tous les musiciens (basse, batterie, orgue Hammond et 2 guitares). Fred est un très bon guitariste et ce n’est pas un hasard si c’est lui qui officie à la 6 cordes pour Jacques Dutronc désormais.
Dès les premières chansons, on est dans le bain. Le mélange entre blues, rock et country (mention spéciale à sa Tele branchée dans un Fender avec très peu d’effet) est excellent. La voix n’est pas en reste, ce n’est pas comme souvent le point faible de la fine gâchette L’accent est bon en anglais (et ça c’est un truc sur lequel je suis difficile).
Autre point positif pour Fred, c’est sa présence sur scène, sans en faire des tonnes, il est très présent, fait participer le public, fait le show. Bref un bon showman et performer. Il faut dire que le groupe qui est derrière lui est également de très bon niveau (pour le moins), ça aide.
La section basse batterie est impeccable (bassiste discret mais efficace et batteur super punchy et bucheron, dans le bon sens du terme).
La guitare rythmique tenue par Charlie Fabert est discrète également (un peu trop à mon goût mais c’est peut être du à la sono ou notre position par rapport à la scène) mais toujours en place et un soutien infaillible au soliste. Et quand il passe en solo, on n’a pas affaire à un clone de SRV, c’est bon et ça change.
Seul l’organiste était un peu en retrait, à tous les sens du terme d’ailleurs, mais pas de fausse note de ce côté là non plus, c’était toujours impec.
Le seul point noir de la soirée fut la réverbe qui était posée sur la voix de Fred, beaucoup trop présente (façon piscine municipale).
Et en prime, nous avons eu droit à un guest, et pas des moindres, en la personne de Bill Deraime, sur une reprise bluesy des Cactus, du Dutronc sus nommé. Mais à mon goût, ce ne sera pas la meilleure performance de la soirée.
La soirée s’est terminée en jam avec les Awek, les bassistes échangeant leurs instrument sur les trois chansons jouées (une chanson de Peter Green et deux autres que j’ai malheureusement oubliées). Une jam sympa et un peu impromptue si l’on en juge par la difficulté du guitariste des Awek à ramener son ampli et se brancher. A noter la belle reprise à l’arrache de la guitare et de l’ampli par l’ingé son (dixit Sémi).
Pour conclure, je ne connaissais Fred Chapelier qu’en CD (live ceci dit, donc je savais à quoi m’attendre) et sur Youtube. Mais, cette soirée m’a conforté dans mon opinion que c’est l’un des tous meilleurs guitaristes de blues au sens large en France aujourd’hui. Allez jeter une oreille sur ses CD et s’il passe près de chez vous, n’hésitez pas une seconde, vous ne le regretterez pas.