Je lisais l’autre jour un billet d’un blog anglophone (tenu par un guitariste tchèque Lukas Kyska) dans lequel l’auteur disait que si lors de ses études de philo (sic), il avait bien appris quelque chose, c’est que si l’on veut comprendre de manière directe un auteur, il ne faut en aucun cas étudier la traduction d’une oeuvre, mais bien le livre dans sa version originale.
En effet, la traduction sous entend une interprétation et donc une distorsion de la pensée initiale aussi infime soit elle. Là, je vois des sourcils qui se froncent dans le fond et certains qui se demandent ce qui me prend avec mes élucubrations psycho-philosophiques.
Si on replace cette pensée dans le contexte guitaristique, je reviens à mon dada de l’année (ma bonne résolution), à savoir la transcription. Se baser sur une transcription déjà toute faite revient à se baser sur l’interprétation des notes d’une oeuvre par une personne qui n’est pas le compositeur, guitariste, saxophoniste, claviériste original (ben ouais on peut transcrire autre chose que de la guitare). En plus de comporter des risques inhérents au niveau de fidélité du transcripteur, cela ajoute au fait de ne faire aucun effort soi-même pour intégrer cette musique dans son vocabulaire. Et ça, dans un processus conscient d’apprentissage est une grosse erreur.
Dans mon cas, je sais qu’entre retranscrire moi-même une phrase ou une rythmique et la lire sur une tablature, la mémorisation ne sera pas la même. Je pense que l’inscription dans la mémoire du musicien est bien meilleure dans le premier cas et que c’est le meilleur choix à long terme car on développe son oreille. C’est un truc qui peut servir parfois quand on joue d’un instrument.
Bref, cette toute petite phrase lue au détour d’un billet m’ a conforté dans mon idée. Il reste maintenant à l’appliquer avec sérieux.